Les Amants charbonniers |
|
La femme ? une enfant presque, et le mari ? plus vieux. |
12 |
|
Mais, tous deux, courts, et roux de chevelures, d'yeux, |
12 |
|
Présentant l'un de l'autre à peu près même image, |
12 |
|
S'appareillaient. L'amour les rendait du même âge. |
12 |
|
5 |
Ces charbonniers des bois, visage et mains noircis, |
12 |
|
S'adoraient, travaillant, marchant, debout, assis, |
12 |
|
Du regard, du sourire, échangeaient leur tendresse, |
12 |
|
Et leur silence encore était une caresse. |
12 |
|
|
Mais on m'apprend qu'ils sont « père et fill' ! non époux. » |
12 |
10 |
Je me l'explique alors cet amour fauve et doux, |
12 |
|
Cher tyran qui leur fait oublier tout le reste, |
12 |
|
|
Double, en sa monstrueuse et simple énormité, |
12 |
|
Du grand rut éternel aveugle de l'inceste |
12 |
|
Et du plus pur instinct de notre humanité ! |
12 |
|