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Dans les ciels de Toussaint la pluie est humble et lente ! |
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Maladive beauté de ces ciels où des fils |
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Ont capturé notre âme en leurs réseaux subtils, |
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Écheveau qu'on croit frêle et qui nous violente ! |
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Quel remède à l'ennui des longs jours pluvieux ? |
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Et comment éclaircir, lorsqu'on y est en proie, |
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Le mystère de leur tristesse qui larmoie ? |
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Sont-ce les pleurs du ciel — pleurés avec quels yeux ? |
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Sont-ce les pleurs du ciel — en deuil de quelle peine ? |
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Car la pluie a vraiment une tristesse humaine ! |
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Pluie éparse. Elle nous atteint ! C'est comme afin |
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De nous lier à sa peine contagieuse. |
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Elle s'étend dans l'atmosphère spongieuse |
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Et, grise, elle renaît d'elle-même sans fin. |
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Pluie étrange. Est-ce un filet où l'âme se mouille |
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Et se débat ? Est-ce de la poussière d'eau ? |
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Ou l'effilochement fil à fil d'un rideau ? |
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Est-ce le chanvre impalpable d'une quenouille ? |
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Ou bien le ciel a-t-il lui-même des douleurs |
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Et pleut-il simplement les jours que le ciel pleure ? |
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Alors tout s'élucide : attraction des pleurs ! |
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La pluie apporte en nous les tristesses de l'heure ; |
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Insinuante, jusqu'en nous elle descend ; |
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Elle cherche nos pleurs et va les accroissant, |
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Ô pluie alimentant le réservoir des larmes ! |
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Inexorable pluie ! Apporteuse d'alarmes ! |
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Nous n'en souffrons si fort que pour prévoir un peu |
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Qu'après la pluie et les heures sombres enfuies, |
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Même lorsque le ciel sera de nouveau bleu, |
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Il nous faudra plus tard pleurer toutes ces pluies. |
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