AU FIL DE L'ÂME |
III |
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Mon âme a pris la lune heureuse pour exemple. |
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Elle est là-haut, couleur de ruche, avec les yeux |
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Calmes et dilatés dans sa face très ample. |
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Or mon âme, elle aussi, dans un ciel otieux, |
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Toute aux raffinements que son caprice crée |
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N'aime plus que sa propre atmosphère nacrée. |
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Qu'importe, au loin, la vie et sa vaste rumeur… |
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Mon âme, où tout désir se décolore et meurt, |
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N'a vraiment plus souci que d'elle et ne prolonge |
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Rien d'autre que son songe et son divin mensonge |
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Et ne regarde plus que son propre halo. |
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Ainsi, du haut du ciel, sans remarquer la ville |
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Ni les tours, ni les lis dans le jardin tranquille, |
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La lune se contemple elle-même dans l'eau ! |
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