NIVÔSE |
IX |
PEINES PERDUES |
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Hélas ! pourquoi ces pleurs dans mes yeux que j'essuie, |
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Et pourquoi ces soupirs dans ma gorge crevant ? |
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Je ne puis rappeler le passé décevant, |
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Ni ranimer le feu dans l'Âtre plein de suie. |
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L'amour s'est envolé, la flamme s'est enfuie. |
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A quoi bon soupirer, pleurer, en y rêvant, |
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Comme un hautbois plaintif qui se nourrit de vent, |
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Comme un vieux toit rompu qui se repaît de pluie ? |
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Ah ! pauvre cœur troublé de regrets, de remords, |
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Tes soupirs rendront-ils le souffle aux oiseaux morts |
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Et tes pleurs feront-ils s'épanouir des roses ? |
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Au fond de ta douleur tu peux les laisser choir ; |
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Soupirs et pleurs, tout est stérile. Tu n'arroses |
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Qu'un linceul ; et pas même, encore !… ton mouchoir. |
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