Métrique en Ligne
RIC_1/RIC82
Jean RICHEPIN
LA CHANSON DES GUEUX
1881
TROISIÈME PARTIE
NOUS AUTRES GUEUX
NOS GAIETÉS
III
LE NEZ VIOLET
À RAOUL PONCHON
Comparer toujours nos nez 7
Bourgeonnés 3
À des rubis, je condamne 7
Cette comparaison-là. 7
5 Changeons-la ! 3
Qui n’a qu’un cri n’est qu’un âne. 7
Aux nez rubis rubiconds 7
Nous piquons 3
La couleur de sang ; c’est triste. 7
10 J’aime le mien quand il est 7
Violet 3
Comme une douce améthyste. 7
Vois ce nez rouge et camard, 7
Quel homard ! 3
15 Compare-le donc avecque 7
Le tendre et clair demi-ton 7
Du piton 3
Habillé comme un évêque. 7
Quand je lorgne en tapinois 7
20 Son minois, 3
Il sourit comme un augure. 7
Ah ! quel bon évêque j’ai 7
Bien logé 3
Au mitan de ma figure. 7
25 Pour qu’il soit bien enchanté 7
En santé, 3
Mes mains de lui sont voisines. 7
Mes dix doigts sont ses valets. 7
Mon palais 3
30 Flambe au feu de ses cuisines. 7
Mais il me rend bien mon dû. 7
Rond, dodu, 3
Il semble un roi de kermesse, 7
Et jamais mon verre plein 7
35 Ne se plaint 3
Quand au fond il dit la messe. 7
Tu me diras que le tien 7
Est chrétien 3
Ni plus ni moins que le nôtre, 7
40 Et qu’un rouge cardinal 7
Moins banal, 3
Comme évêque en vaut un autre. 7
Moi, je te soutiens que non, 7
Non de nom ! 3
45 Car un cardinal peut être 7
Un monsieur laïque, au lieu, 7
Nom de Dieu ! 3
Qu’un évêque est toujours prêtre. 7
Te voilà par le clergé 7
50 Submergé, 3
Ponchon, grand nez-culottiste ? 7
Nez de rubis, singe-nous ! 7
À genoux 3
Devant le nez d’améthyste ! 7
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