Métrique en Ligne
REN_5/REN220
Armand RENAUD
AU PAYS DE LA MORT ET DE LA BEAUTÉ
1895
JOURNÉE FLORENTINE
III
Cour d'amour
Étant la sirène et la Muse, 8
Étant le rire et le baiser, 8
La duchesse veut qu'on s'amuse, 8
La duchesse veut s'amuser. 8
5 Au jardin Boboli, la fête 8
Se tient galamment dans un coin 8
Ombragé de pins, sur un faîte 8
D'où Florence apparaît au loin. 8
Aux marbres blancs de la terrasse 8
10 Que midi décoche ses traits ! 8
Des feux du soleil nulle trace 8
Ne pénètre en ce réduit frais 8
Où sont, en bouquet, rassemblées 8
Les belles dames de haut rang, 8
15 Avec leurs coiffes emperlées 8
Et leurs brocarts d'or fulgurant. 8
Et chaque dame a derrière elle 8
Son cavalier qui lui sourit, 8
Tient le drageoir, porte l'ombrelle 8
20 Et lui rime des traits d'esprit. 8
Et buvant les vins de Sicile, 8
Chantant, dansant, jouant du luth, 8
L'œil mi-clos, la lèvre facile. 8
Avec le seul amour pour but. 8
25 Tout le long du jour on demeure 8
Dans un mol alanguissement, 8
Sans rien voir au delà de l'heure, 8
Sans rien goûter que le moment. 8
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