Métrique en Ligne
REN_2/REN105
Armand RENAUD
Poésies
1860-1880
LES NUITS PERSANES
FLEUR DE SANG
Le Festin
LES loups vont hurlant par troupeaux ; 8
« Qu'a fait Timour de son glaive ? » 7
Loups, laissez Timour en repos ; 8
Venez où mou bras se lève. 7
5 « Gengis-Khan n'est plus ici-bas, » 8
Pense le chacal qui grogne. 7
Chacals, venez à mes combats ; 8
Vous aurez de la charogne. 7
« Plus de Mourad pour me nourrir ! » 8
10 Soupire à son tour l'hyène. 7
Hyènes, laissez-le pourrir ; 8
Suivez le vent de ma haine. 7
Soliman longtemps vous fut cher, 8
Noirs corbeaux au bec rapace. 7
15 Plus que lui, je sème la chair 8
Dans les pays où je passe. 7
Votre pourvoyeur fut Hakem, 8
Vautours, amants des squelettes. 7
Je vous fais un nouveau harem ; 8
20 Préparez-vous, bruns athlètes. 7
Mais, carnassiers ailés ou non, 8
Trop petit est votre nombre ; 7
D'un tas de cadavres sans nom, 8
Malgré vous, le sol s'encombre. 7
25 Pour engloutir tous ces flancs verts 8
Il faut des faims plus voraces. 7
Vaillants, imperceptibles vers, 8
A vous d'effacer leurs traces. 7
Ce que vous n'effacerez pas, 8
30 C'est la laideur qui résulte 7
Des honneurs rendus à mon bras 8
Par ce monde que j'insulte. 7
Ce que vous n'effacerez pas, 8
C'est le dégoût qui m'assomme 7
35 Quand je vois impuissants et bas 8
Tant d'hommes devant un homme ! 7
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