INSCRIPTIONS LUES AU SOIR TOMBANT |
LA FLEUR DU SOIR |
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Ne crois pas, ô passant, à me voir, quand tu passes, |
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Les mains vides, assis à mon seuil où s'enlace, |
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Au-dessus de ma tête et de mes cheveux blancs, |
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A soi-même le lierre égal et permanent, |
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Que je ne sache plus que la terre éternelle, |
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De saisons en saisons toujours se renouvelle. |
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Je n'ignore pas plus ces choses qu'autrefois |
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Quand, pour louer les dieux qui revivaient en moi, |
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Ou pour en couronner les nymphes des fontaines, |
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Toutes les fleurs tentaient mes deux mains incertaines. |
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Mais aujourd'hui, plus sage et de mon seuil, j'attends |
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Que l'été moins hâtif succède au court printemps, |
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Et, lorsque vient l'automne, aux dernières écloses, |
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Je choisis longuement ma rose entre les roses, |
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Car peut-être il faudra que cette fleur cueillie |
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Parfume jusqu'au soir le reste de ma vie. |
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