ODE ET POÉSIES |
LE CYPRÈS |
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Ce haut cyprès ! c'est là qu'un soir est mort l'Amour, |
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Dans l'ombre chaude encor de sa rouge journée, |
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C'est là que, contre lui sa pointe retournée, |
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Il est tombé, percé de sa flèche à son tour. |
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O lieu cher et cruel et triste, où, de ce jour, |
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Mystérieuse et qui ne s'est jamais fanée, |
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De son sang a fleuri une rose obstinée |
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Dont semble encor la pourpre attendre son retour. |
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Et quelquefois, la main dans la main, ma Tristesse |
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Et moi, qui ne veux plus, hélas ! qu'elle me laisse, |
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Nous montons jusqu'ici, son pas auprès du mien. |
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Elle aime cette rose et moi le cyprès sombre : |
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Elle espère peut-être encor, mais je sais bien |
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Qu'où l'Amour est tombé ne revient pas son Ombre ! |
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