Métrique en Ligne
QUI_1/QUI8
Pierre QUILLARD
La lyre héroïque et dolente
1897
DE SABLE ET D'OR
LES FLEURS NOIRES
L'AUTOMNE A DÉNUDÉ…
L'automne a dénudé les glèbes et le soir, 12
Un soir d'exil et de mains désunies, 10
S'approche à l'horizon des plaines infinies, 12
Roi dévêtu de pourpre et spolié d'espoir. 12
5 O marcheur aux pieds nus et las qui viens t'asseoir 12
Sans compagnon, parmi les landes défleuries, 12
Près des eaux mornes, quelles mêmes agonies 12
Alourdissent ton front vers ce triste miroir ? 12
Je le sais, tout se meurt dans ton âme d'automne. 12
10 Laisse la nuit prendre les fleurs qu'elle moissonne 12
Et l'amour défaillant d'un cœur ensanglanté, 12
Pour qu'après le sommeil et les ombres fidèles 12
Les clairons triomphaux de l'aube et de l'été 12
Fassent surgir enfin les roses immortelles. 12
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