Métrique en Ligne
QUI_1/QUI3
Pierre QUILLARD
La lyre héroïque et dolente
1897
DE SABLE ET D'OR
LES FLEURS NOIRES
LE DIEU MORT
A André Fontainas.
Une étoile, une seule étoile. O funérailles 12
Royales ! solitude où la gloire mourait 12
Sur un bûcher perdu derrière la forêt, 12
A l'écart des drapeaux, du glaive et des batailles. 12
5 Le héros s'en allait sans pourpre, enseveli 12
Dans une soie éteinte et dans les tresses rousses 12
Des captives et des amantes : lèvres douces 12
Et voraces, vous qui buviez le sang pâli, 12
Vers quels baisers souriez-vous ? Vers quelles fêtes 12
10 Sonne déjà l'appel de vos chants oublieux ? 12
Ah, mensongères ! pour des larmes en vos yeux, 12
Il fallait l'apparat de célèbres défaites 12
Et l'horreur des clairons déchirant le ciel noir, 12
Pour tordre avec des cris de pleureuses louées 12
15 Vos corps, mimes en deuil sous le vol des nuées, 12
Parmi la rouge odeur des torches dans le soir. 12
Mais nul regard viril n'a, du haut des murailles, 12
Avidement cueilli la fleur de vos bras nus : 12
Vous avez fui. Le roi ne s'éveillera plus. 12
20 Une étoile, une seule étoile. O funérailles. 12
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