Métrique en Ligne
PRU_2/PRU81
René-François SULLY PRUDHOMME
Les Solitudes
1867
LE DERNIER ADIEU
Quand l'être cher vient d'expirer, 8
On sent obscurément la perte, 8
On ne peut pas encor pleurer : 8
La mort présente déconcerte ; 8
5 Et ni le lugubre drap noir, 8
Ni le dies iræ farouche, 8
Ne donnent forme au désespoir : 8
La stupeur clôt l'âme et la bouche. 8
Incrédule à son propre deuil, 8
10 On regarde au fond de la tombe, 8
Sans rien comprendre à ce cercueil 8
Sonnant sous la terre qui tombe. 8
C'est aux premiers regards portés, 8
En famille, autour de la table, 8
15 Sur les sièges plus écartés, 8
Que se fait l'adieu véritable. 8
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