Métrique en Ligne
PRU_2/PRU65
René-François SULLY PRUDHOMME
Les Solitudes
1867
JALOUX DU PRINTEMPS
Des saisons la plus désirée 8
Et la plus rapide, ô printemps, 8
Qu'elle m'est longue, ta durée ! 8
Tu possèdes mon adorée, 8
5 Et je l'attends ! 4
Ton azur ne me sourit guère, 8
C'est en hiver que je la vois ; 8
Et cette douceur éphémère, 8
Je ne l'ai dans l'année entière 8
10 Rien qu'une fois. 4
Mon bonheur n'est qu'une étincelle 8
Volée au bal dans un coup d'œil : 8
L'hiver passe, et je vis sans elle ; 8
C'est pourquoi, fête universelle, 8
15 Tu m'es un deuil. 4
J'ai peur de toi quand je la quitte : 8
Je crains qu'une fleur d'oranger, 8
Tombant sur son cœur, ne l'invite 8
À consulter la marguerite, 8
20 Et quel danger ! 4
Ce cœur qui ne sait rien encore, 8
Couvé par tes tendres chaleurs, 8
Devine et pressent son aurore ; 8
Il s'ouvre à toi qui fais éclore 8
25 Toutes les fleurs. 4
Ton souffle l'étonne, elle écoute 8
Les conseils embaumés de l'air ; 8
C'est l'air de mai que je redoute, 8
Je sens que je la perdrai toute 8
30 Avant l'hiver. 4
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