Métrique en Ligne
POT_1/POT31
Eugène POTTIER
Chants révolutionnaires
1887
CASERNE ET FORÊT
A Paul AVENEL (Lice chansonnière).
J'espérais à Fontainebleau 8
Savourer les bois solitaires, 8
Mais par malheur ce lieu si beau 8
Grouille de militaires. 6
5 Parmi la feuille et le granit, 8
Dès l'aube en soldat malhonnête 8
Réveille l'oiseau dans son nid, 8
Au son de la trompette. 6
Le silence étend son velours 8
10 Dans le creux d'un vallon sauvage ; 8
Mais sur les rochers, des tambours 8
Font leur apprentissage. 6
Refaisant le monde et chantant 8
L'avenir large et l'espérance, 8
15 On s'éveille en sursaut, heurtant 8
Un pantalon garance. 6
Puant fort le vin et l'amour, 8
Des femmes à soldats font tache 8
Sur des prés où jusqu'à ce jour 8
20 J'ai vu paître la vache. 6
Ne pourrions-nous pas — en secret — 8
Sans nuire au pouvoir qui gouverne, 8
Une nuit porter la forêt 8
Bien loin de la caserne ?… 6
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