LA MUSE AU CABARET |
LA SALADE |
M. Cerosole vient de nous révéler
que la salade est le véhicule de
dangereux microbes et des vers
intestinaux, dont voici quelques-uns :
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Échinocoque, trichocéphale-dispar, |
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Anguillule, amœba coli, lombricoïde |
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Ascarides, ankylostome nicobar, |
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Oxyure vermiculaire, balantide… |
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J’en passe et des meilleurs. Tels sont, mes chers enfants, |
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Entre mille autres, qui vivent à nos dépens, |
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Les vers intestinaux, les monstrueux reptiles, |
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Sans compter les crochus et virguleux bacilles, |
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Qui rongent, sapent, scient, sucent nos intestins, |
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Quand nous faisons intervenir, dans nos festins, |
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Ce que vous appelez, moi de même, salade. |
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Rien qu’à vous les nommer vous m’en voyez malade. |
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Pensez donc à ceci que chaque individu |
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De cette faune obscure, en nos tripes rendu, |
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Y détermine telle ou telle maladie ; |
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Le « balantidium » une balantidie. |
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Le « dispar » vous fait disparaître jusqu’à l’os ; |
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Et le moindre lombrix vous vaut le tétanos, |
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Que si vous avalez un simple ankilostome, |
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Vous pouvez devenir une ombre de fantôme. |
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Songez qu’en dévorant un méchant pissenlit, |
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Vous risquez d’attraper un amœba-coli ; |
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Et que l’échinocoque ainsi que l’anguillule |
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Vous désagrégeront, cellule par cellule. |
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Autant vaut avaler ton sabre, ô Damoclès ! |
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Qu’être lombricoé par un ascaridès… |
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Je me sens tricoté par un tricocéphale !… |
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Ô ma tête ! ma tête ! ô ma pauvre céphale ! |
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Adieu donc, ô salade ! ô raiponce ! ô chicon ! |
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Capables d’enrichir en un jour l’Achéron. |
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Adieu, scarole jaune, et toi, verte laitue, |
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Que nous croyions inoffensive et qui nous tue ! |
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Quel coup dur pour l’œuf dur ! Adieu, toi, le cresson ! |
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Tu n’es plus la « santé du corps » de la chanson. |
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Bonsoir la betterave et la douceâtre mâche ! |
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Endive de malheur, et céleri, grand lâche ! |
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Chicorée ! ah mon Dieu ! c’est fini de friser ! |
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Barbe de capucin !… qui voudrait te raser ? |
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