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Évariste de PARNY
Œuvres complètes
tome I
1775-1806
LES DÉGUISEMENS DE VÉNUS
TABLEAU XV
Dans l'onde fraîche une bergère 8
Se baignait durant la chaleur. 8
Sur le rivage solitaire 8
Myrtis passe ; au cri de frayeur 8
5 Il répond avec un sourire : 8
« Ne craignez rien : sous ces berceaux, 8
Sage et discret, je me retire. 8
Mais quand vous sortirez des eaux, 8
Je vous habillerai moi-même. 8
10 — Sois généreux, jeune Myrtis, 8
Et n'emporte pas mes habits, 8
Peut-être la Nymphe qui t'aime 8
Saura te » Discours superflus ! 8
Le berger ne l'entendait plus. 8
15 De l'onde elle sort, et tremblante 8
Elle arrive sous le bosquet. 8
Malgré sa prière touchante, 8
Myrtis poursuit son doux projet. 8
En plaçant la courte tunique 8
20 Sur ce corps de rose et de lis, 8
Il touche une gorge élastique 8
Et d'autres charmes arrondis ; 8
Sa main rattache la ceinture, 8
Trop haut d'abord et puis trop bas : 8
25 La bergère en riant murmure, 8
Et cependant ne l'instruit pas. 8
A son humide chevelure 8
On rend le feston de bluets 8
Qui toujours forme sa parure. 8
30 Les brodequins viennent après : 8
Long-temps incertaine et craintive, 8
Elle rougit, enfin s'assied, 8
A Myrtis présente son pied, 8
Et sa rougeur devient plus vive. 8
35 Dans ce moment heureux, Phébus 8
Était au haut de sa carrière ; 8
Le jour finit', et la bergère 8
Avait encore les pieds nus. 8
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