POÉSIES ÉROTIQUES |
LIVRE TROISIÈME |
VIII |
L'ABSENCE |
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Huit jours sont écoulés, depuis que dans ces plaines |
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Un devoir importun a retenu mes pas. |
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Croyez à ma douleur, mais ne l'éprouvez pas. |
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Puissiez-vous de l'amour ne point sentir les peines ! |
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Le bonheur m'environne en ce riant séjour. |
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De mes jeunes amis la bruyante allégresse |
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Ne peut un seul moment distraire ma tristesse ; |
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Et mon cœur aux plaisirs est fermé sans retour. |
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Mêlant à leur gaîté ma voix plaintive et tendre, |
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Je demande à la nuit, je redemande au jour |
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Cet objet adoré qui ne peut plus m'entendre. |
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Loin de vous autrefois je supportais l'ennui ; |
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L'espoir me consolait : mon amour aujourd'hui |
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Ne sait plus endurer les plus courtes absences. |
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Tout ce qui n'est pas vous me devient odieux. |
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Ah ! vous m'avez été toutes mes jouissances ; |
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J'ai perdu tous les goûts qui me rendaient heureux. |
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Vous seule me restez, ô mon Éléonore ! |
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Mais vous me suffirez, j'en atteste les dieux ; |
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Et je n'ai rien perdu, si vous m'aimez encore. |
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