Métrique en Ligne
NOU_5/NOU194
Germain NOUVEAU
COMPLÉMENTS
1872-1918
PREMIERS POÈMES
(1872-1879)
Fin d’automne
C’est le soir au jardin du Luxembourg ; les portes 12
Vont se fermer ; le jour qui meurt à l’horizon 12
Semble un dernier adieu de la douce saison ; 12
Le pied foule un tapis mourant de feuilles mortes. 12
5 La nuit lente descend ; on entend s’apaiser 12
Des passants attardés les pas et les murmures ; 12
Les groupes, sur leur socle, au milieu des ramures, 12
Pour conjurer le froid échangent un baiser. 12
Car voici que l’Hiver s’avance, triste et sombre ! 12
10 Vous allez être seuls, ô pauvres marbres nus ! 12
Les amoureux discrets, à vous tous bien connus, 12
Ne viendront de longtemps s’abriter à votre ombre. 12
Un brouillard gris et fin s’estompe dans les airs ; 12
Le mystère se fait dans les mornes allées 12
15 Que hanteront bientôt les bises désolées ; 12
Les moineaux sont partis et les bancs sont déserts. 12
Oh ! le triste retour des saisons enrhumées ! 12
Déjà sur votre épaule un frisson vient courir ; 12
Déjà le cœur se serre et, comme pour s’ouvrir, 12
20 Aspire au chaud parfum des chambres bien fermées. 12
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