Métrique en Ligne
NOA_2/NOA300
Anna de NOAILLES
Poèmes de l'Amour
1924
CLXXII
Lorsque tu ne seras, dans quelque humble retraite, 12
Qu’un homme vieux et fatigué ; 8
Lorsque sera terni le charme que te prête 12
Ton beau sourire triste et gai ; 8
5 Quand ton œil studieux dont la langueur observe, 12
Et même semble discuter, 8
N’aura plus sa rêveuse et vigilante verve, 12
Et son bleu calice éclaté, 8
Quand nul ne fera plus tinter à ton oreille 12
10 L’éloge que tu réclamais, 8
Songe, ô futur cadavre, éphémère merveille, 12
Avec quel excès je t’aimais ! 8
Rappelle à ton orgueil, s’il souffre et s’inquiète, 12
Que c’est moi-même, et non pas toi, 8
15 Qui voulus, rapprochant sournoisement nos têtes, 12
Ce baiser tendre, humide et droit, 8
Cet unique baiser qui met en équilibre 12
Deux visages encore errants, 8
Et qui ne m’a jamais plus permis d’être libre, 12
20 En mon cœur vivace et mourant… 8
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