Métrique en Ligne
NOA_2/NOA293
Anna de NOAILLES
Poèmes de l'Amour
1924
CLXV
En vain la peur d’un joug tendre et fatal 10
Vient m’adjurer d’être de toi guérie : 10
Un corps aimé est comme un lieu natal, 10
Un vif amour est comme une patrie ! 10
5 Je ne veux plus occuper ma raison 10
À repousser ta permanente image. 10
J’attends ! — Parfois la plus chaude saison 10
Boit la fraîcheur du survenant orage. 10
— Mais quand ma vie au souhait insistant 10
10 Est par ta voix jusqu’aux veines mordue, 10
J’arrache un cri à mon cœur haletant, 10
Comme un poignard dont la lame est tordue… 10
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