Métrique en Ligne
NOA_2/NOA270
Anna de NOAILLES
Poèmes de l'Amour
1924
CXLII
Je ne reconnais pas ta personne présente 12
Tant mon rêve dut en souffrir ; 8
Ton visage est soudain, sous mes yeux qu’il enchante, 12
Étrange et long à parcourir ; 8
5 L’être que l’on contemple et celui qu’on médite 12
N’ont pas de semblables pouvoirs ; 8
L’éloignement restreint, estompe, efface, hésite. 12
— Il est douloureux de te voir ! 8
Je ne puis ignorer, naïf porteur de grâces, 12
10 Les fines flèches sans détour 8
Qui, d’un trajet brillant, viennent frapper toujours 12
Mon esprit à la même place ! 8
Je te regarde, et c’est par ton précis éclat 12
Que je sens la faible puissance 8
15 De ne te résumer que quand tu n’es plus là, 12
Et de ne posséder vraiment que ton absence ! 12
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