Métrique en Ligne
NOA_2/NOA261
Anna de NOAILLES
Poèmes de l'Amour
1924
CXXXIII
J’ai, dès l’enfance, avec un œil audacieux, 12
Logé mon âme dans la nue ; 8
Le sol brillant m’était moins proche que les cieux 12
Où jubilait ma bienvenue. 8
5 Je croyais au vivace et radieux retour 12
De ma tendresse dépensée : 8
Confiance, désir, bondissements, pensée, 12
Vous heurtiez un distrait séjour ! 8
Lentement, en souffrant, je prenais l’habitude 12
10 Que désormais fût démêlé 8
Cet univers secret d’avec mon amplitude ; 12
J’aimais mon royaume isolé. 8
— Amour, pourquoi crois-tu pouvoir me consoler 12
Des obstacles que rien n’élude ? 8
15 Toi dont l’ardeur, autant que l’espace étoilé, 12
Contribue à ma solitude ! 8
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