Métrique en Ligne
NOA_2/NOA257
Anna de NOAILLES
Poèmes de l'Amour
1924
CXXIX
Azuré, faible, blessé 7
Par le couteau de l’automne, 7
L’été se meurt, affaissé 7
Dans l’éther qui l’abandonne. 7
5 C’est un jour étroit. — Refus 7
D’opulence et de bien-être ! 7
— Mon amour, toi qui ne fus 7
Que tel que tu pouvais être, 7
Sans rien au delà de toi, 7
10 Sans effort contre toi-même, 7
Sans ce frémissant émoi 7
Dont s’accroît celui qui aime, 7
Ce beau soir intelligent, 7
Aux couleurs nettes et ternes, 7
15 Ressemble à ton cœur d’argent 7
Qui n’a ni chaleur ni cerne. 7
— C’est un beau morceau pensant 7
D’azur glacial et juste ; 7
Mais pour ce sang bondissant, 7
20 Pour ce cœur vraiment auguste, 7
Mais pour cet esprit royal 7
Qui, disposant du mystère, 7
Avait dans ton poing frugal 7
Mis le sceptre de la terre, 7
25 Était-ce vraiment assez, 7
Vraiment la comble mesure 7
De ma bachique blessure, 7
Ce pauvre amour que tu sais ? 7
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