Métrique en Ligne
NOA_2/NOA210
Anna de NOAILLES
Poèmes de l'Amour
1924
LXXXII
Enfin je puis ne plus épier le printemps ! 12
Je cesse d’écouter, d’une oreille attentive, 12
Ce frémissant secret qui soulève et ravive, 12
Et dont j’ai vénéré le bruit sourd et montant ! 12
5 Je puis me reposer de la tâche royale 12
De recueillir avec des sens religieux 12
L’appel de la nature aux trompeuses cymbales, 12
Qui veut relier l’homme à d’inutiles cieux ! 12
L’univers n’a plus rien qu’il m’ôte ou qu’il m’apporte, 12
10 Mon être est à l’écart de ses jeux décevants, 12
Dans un tombeau sacré je suis comme une morte, 12
Et ma vie est encore en pleurs dans un vivant ! 12
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