Métrique en Ligne
NOA_2/NOA202
Anna de NOAILLES
Poèmes de l'Amour
1924
LXXIV
Peut-être jamais ne saurai-je 8
Pourquoi tu te taisais ! L’été, 8
L’azur, les nuits claires, la neige, 8
Comme ton visage entêté, 8
5 N’ont rien pour les interpréter ! 8
Ils brillent, parfument, rayonnent, 8
Implacables, distraits, charmants, 8
Sans rien répondre à nos tourments ! 8
— Mais, hélas ! ce cœur de lionne, 8
10 Ce cœur puissant, ce cœur adroit, 8
Qui, pour ne pas troubler ton calme, 8
Se suspendait au loin sur toi, 8
Plus léger que l’ombre des palmes, 8
Que l’arome immense et sans poids, 8
15 Faut-il vraiment qu’il se détruise, 8
Et faut-il que nul ne te dise, 8
Pour ne pas déranger ta paix, 8
Que c’est l’univers qu’il comblait ! 8
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