Métrique en Ligne
NOA_2/NOA157
Anna de NOAILLES
Poèmes de l'Amour
1924
XXIX
L’automne a lentement mouillé les paysages ; 12
Son humide tristesse en mon cœur s’insinue. 12
La nature, pourtant, ne peut me sembler nue, 12
Puisque en elle, au lointain, respire ton visage. 12
5 Je reproche à mes yeux de se sentir déçus 12
Par la légère pluie enserrant l’univers. 12
Mais l’été fut plaintif. Bientôt voici l’hiver. 12
Et je me sens mourir, car je n’ai pas reçu 12
Les seuls dons que mon cœur hanté se représente : 12
10 Mon épaule meurtrie, et ta tête pesante… 12
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