Métrique en Ligne
NOA_2/NOA140
Anna de NOAILLES
Poèmes de l'Amour
1924
XII
J’ai souffert, lutté ; — bien souvent, 8
Par un élan fourbe et secret, 8
Je faisais un pas en avant, 8
Croyant que je t’esquiverais ! 8
5 J’ai serré, j’ai broyé mon cœur, 8
Et, comme dit François Villon, 8
« Sué Dieu sait quelle sueur ! » 8
Mais au bout de ce temps si long 8
Je suis sur le même chemin 8
10 Que j’avais cru fuir bravement, 8
Et sournoise, et plus fortement, 8
Je cherche tes yeux et ta main ; 8
Je vois que j’ai tout employé, 8
La peur, la réprobation, 8
15 Le courage ferme ou ployé, 8
À détruire ma passion ; 8
Et me voici, l’esprit têtu 8
Hélas ! et mieux fait pour souffrir ! 8
— Le corps qui s’est trop débattu 8
20 N’a plus la force de mourir… 8
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