Métrique en Ligne
MUS_4/MUS165
Alfred de MUSSET
POÉSIES POSTHUMES
1824-1857
Sonnet
A MADAME ***
Jeune ange aux doux regards, à la douce parole, 12
Un instant près de vous je suis venu m’asseoir, 12
Et, l’orage apaisé, comme l’oiseau s’envole, 12
Mon bonheur s’en alla, n’ayant duré qu’un soir. 12
5 Et puis, qui voulez-vous après qui me console ? 12
L’éclair laisse, en fuyant, l’horizon triste et noir. 12
Ne jugez pas ma vie insouciante et folle ; 12
Car, si j’étais joyeux, qui ne l’est à vous voir ? 12
Hélas ! je n’oserais vous aimer, même en rêve ! 12
10 C’est de si bas vers vous que mon regard se lève ! 12
C’est de si haut sur moi que s’inclinent vos yeux ! 12
Allez, soyez heureuse ; oubliez-moi bien vite, 12
Comme le chérubin oublia le lévite 12
Qui l’avait vu passer et traverser les cieux ! 12
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