Métrique en Ligne
MUS_4/MUS136
Alfred de MUSSET
POÉSIES POSTHUMES
1824-1857
A George Sand
II
Telle de l’Angelus, la cloche matinale 12
Fait dans les carrefours hurler les chiens errants, 12
Tel ton luth chaste et pur, trempé dans l’eau lustrale, 12
O George, a fait pousser de hideux aboiements, 12
5 Mais quand les vents sifflaient sur ta muse au front pâle, 12
Tu n’as pu renouer tes longs cheveux flottants ; 12
Tu savais que Phébé, l’Étoile virginale 12
Qui soulève les mers, fait baver les serpents. 12
Tu n’as pas répondu, même par un sourire, 12
10 A ceux qui s’épuisaient en tourments inconnus, 12
Pour mettre un peu de fange autour de tes pieds nus. 12
Comme Desdémona, t’inclinant sur ta lyre, 12
Quand l’orage a passé tu n’as pas écouté, 12
Et tes grands yeux rêveurs ne s’en sont pas douté. 12
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