Métrique en Ligne
MUS_2/MUS79
Alfred de MUSSET
POÉSIES NOUVELLES
1836-1852
RONDEAU
Fut-il jamais douceur de cœur pareille 10
A voir Manon dans mes bras sommeiller ? 10
Son front coquet parfume l'oreiller ; 10
Dans son beau sein j'entends son cœur qui veille. 10
5 Un songe passe, et s'en vient l'égayer. 10
Ainsi s'endort une fleur d'églantier, 10
Dans son calice enfermant une abeille. 10
Moi, je la berce ; un plus charmant métier 10
Fut-il jamais ? 4
10 Mais le jour vient, et l'Aurore vermeille 10
Effeuille au vent son bouquet printanier. 10
Le peigne en main et la perle à l'oreille, 10
A son miroir Manon court m'oublier. 10
Hélas ! l'amour sans lendemain ni veille 10
15 Fut-il jamais ? 4
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