Métrique en Ligne
MUS_2/MUS61
Alfred de MUSSET
POÉSIES NOUVELLES
1836-1852
LE FILS DU TITIEN
SONNET
Lorsque j'ai lu Pétrarque, étant encore enfant, 12
J'ai souhaité d'avoir quelque gloire en partage. 12
Il aimait en poëte et chantait en amant ; 12
Do la langue des dieux lui seul sut faire usage. 12
5 Lui seul eut le secret de saisir au passage 12
Les battements du cœur qui durent un moment, 12
Et, riche d'un sourire, il en gravait l'image 12
Du bout d'un stylet d'or sur un pur diamant. 12
O vous qui m'adressez une parole amie, 12
10 Qui l'écriviez hier et l'oublierez demain, 12
Souvenez-vous de moi qui vous en remercie. 12
J'ai le cœur de Pétrarque et n'ai pas son génie ; 12
Je ne puis ici-bas que donner en chemin 12
Ma main à qui m'appelle, à qui m'aime ma vie. 12
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