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MUS_2/MUS57
Alfred de MUSSET
POÉSIES NOUVELLES
1836-1852
A LYDIE
TRADUIT D'HORACE (ODE IX, LIVRE III)
HORACE
Lorsque je t'avais pour amie, 8
Quand nul jeune garçon, plus robuste que moi, 12
N'entourait de ses bras ton épaule arrondie, 12
Auprès de loi, blanche Lydie, 8
5 J'ai vécu plus joyeux et plus heureux qu'un roi. 12
LYDIE
Quand pour loi j'étais la plus chère, 8
Quand Chloé pâlissait auprès de Lydia, 12
Lydia qu'on vantait dans l'Italie entière 12
Vécut plus heureuse et plus fière 8
10 Que dans les bras d'un dieu la Romaine Ilia. 12
HORACE
Chloé me gouverne à présent, 8
Chloé, savante au luth, habile en l'art du chant ; 12
Le doux son de sa voix de volupté m'enivre. 12
Je suis prêt à cesser de vivre] 8
15 Si, pour la préserver, les dieux voulaient mon sang. 12
LYDIE
Je me consume maintenant 8
D'une amoureuse ardeur que rien ne peut éteindre, 12
Pour le fils d'Ornithus, ce bel adolescent. 12
Je mourrais deux fois sans me plaindre, 8
20 Si, pour le préserver, les dieux voulaient mon sang. 12
HORACE
Eh quoi ! si dans notre pensée 8
L'ancien amour se rallumait ? 8
Si, la blonde Chloé de ma maison chassée, 12
Ma porte se rouvrait ? si Vénus offensée 12
25 Au joug d'airain nous ramenait ? 8
LYDIE
Calaïs, ma richesse unique, 8
Est plus beau qu'un soleil levant, 8
Et toi plus léger que le vent, 8
Plus prompt à l'irriter que l'âpre Adriatique ; 12
30 Cependant près de toi, si c'était ton plaisir, 12
Volontiers j'irais vivre, et volontiers mourir. 12
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