Métrique en Ligne
MUS_1/MUS22
Alfred de MUSSET
PREMIÈRES POÉSIES
1829-1835
À Pépa
Pépa, quand la nuit est venue, 8
Que ta mère t'a dit adieu ; 8
Que sous ta lampe, à demi nue, 8
Tu t'inclines pour prier Dieu ; 8
5 A cette heure où l'âme inquiète 8
Se livre au conseil de la nuit ; 8
Au moment d'ôter ta cornette 8
Et de regarder sous ton lit ; 8
Quand le sommeil sur ta famille 8
10 Autour de toi s'est répandu ; 8
Ô Pépita, charmante fille, 8
Mon amour, à quoi penses-tu ? 8
Qui sait ? Peut-être à l'héroïne 8
De quelque infortuné roman ; 8
15 A tout ce que l'espoir devine 8
Et la réalité dément ; 8
Peut-être à ces grandes montagnes 8
Qui n'accouchent que de souris ; 8
A des amoureux en Espagne, 8
20 A des bonbons, à des maris ; 8
Peut-être aux tendres confidences 8
D'un cœur naïf comme le tien ; 8
A ta robe, aux airs que tu danses ; 8
Peut-être à moi, — peut-être à rien. 8
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