Métrique en Ligne
MUR_1/MUR29
Henri MURGER
Les Nuits d'hiver
1861
Traînant, traînant ta chétive existence, 10
Dans les sentiers tu t'arrêtes souvent, 10
Regardant fuir l'ombre de l'espérance, 10
Spectre railleur qui va toujours devant ; 10
5 Voyant partout le vice ou la sottise, 10
L'hypocrisie au maintien indigné, 10
Sûr du destin que je te prophétise, 10
Marche ! Ton but n'est pas bien éloigné. 10
Quand du malheur tu sauras le martyre, 10
10 Lorsque ton cœur sera triste, ulcéré, 10
Ne pleure pas, tes larmes feraient rire : 10
Il est des gens qui n'ont jamais pleuré, 10
À ces heureux, loin de porter envie, 10
Jette en passant un regard de pitié, 10
15 Car, sans les pleurs, que sait-on de la vie ? 10
C'est un roman qu'on n'a lu qu'à moitié. 10
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