Métrique en Ligne
MUR_1/MUR15
Henri MURGER
Les Nuits d'hiver
1861
LA MENTEUSE
— Où courez-vous, ma belle enfant, 8
Seule, à cette heure, dans la plaine, 8
Pied leste et le cœur palpitant, 8
Si loin, si tard, qui vous entraîne ? 8
5 Où courez-vous, ma belle enfant ? 8
— Oh ! Laissez-moi, ma mère pleure, 8
Car mon petit frère est perdu ; 8
Nous l'appelons depuis une heure, 8
Et l'écho seul a répondu. 8
10 Oh ! Laissez-moi, ma mère pleure ! 8
— Pour chercher l'enfant égaré 8
Est-il besoin d'avoir, mignonne, 8
Fleur au corset, bijou doré, 8
Fin soulier, dentelle et couronne, 8
15 Pour chercher l'enfant égaré ? 8
— Ma grande sœur est mariée, 8
Je vais la rejoindre au festin, 8
Et du bal, où je suis priée, 8
J'entends d'ici le tambourin. 8
20 Ma grande sœur est mariée ! 8
— De son frais bouquet nuptial 8
Depuis huit jours ta sœur aînée 8
A paré son sein virginal, 8
Et déjà la fleur est fanée 8
25 De son frais bouquet nuptial. 8
— Je vais là-bas, sous les vieux chênes, 8
Là-bas, rejoindre mon amant. 8
Il m'épouse aux feuilles prochaines. 8
Ne le dites pas à maman ; 8
30 Je vais là-bas, sous les vieux chênes. 8
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