Métrique en Ligne
MRT_2/MRT140
Albert MÉRAT
LES SOUVENIRS
1872
HORS DES MURS
LA VILLE
Nos coteaux, les plus purs de tous et les plus doux, 12
Que, n’eût été la Grèce, auraient choisis les faunes, 12
Au bas de leurs sentiers poudrés de sables jaunes 12
Ont comme une hydre énorme éparse à leurs genoux. 12
5 La Ville nous fascine, étant moins près de nous, 12
Avec ses tours aussi royales que des trônes ; 12
Horizontale, bleue et blanche entre les cônes 12
Des hauts taillis bordés d’épines et de houx. 12
D’ici l’on ne voit rien que les langueurs farouches 12
10 Du monstre aux mille bras puissants, aux mille bouches, 12
Dont le grand soleil d’août ensanglante les yeux. 12
Elle est plus dangereuse ainsi ; mais, pour nous prendre, 12
Il faudrait que le ciel fût moins silencieux ; 12
Il faudrait que le bois ne sût pas nous défendre. 12
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