Métrique en Ligne
MRT_2/MRT130
Albert MÉRAT
LES SOUVENIRS
1872
LA MER DE BRETAGNE
A LA NUIT
Derrière les brouillards blancs comme une fumée, 12
La lune, œil endormi qui se souvient du jour, 12
Me sourit, et sa flamme embellit le contour 12
Du bois où sourdement court la sève embaumée. 12
5 O nuit ! forêt sans bords, lune, splendeur aimée, 12
Longtemps j’ai cru, troublé par un ancien amour, 12
Que votre paix sereine adoucit le retour 12
De ses vieilles douleurs à l’âme mal fermée. 12
Vous êtes la nature impassible qui naît, 12
10 Meurt et revit sans nous parler, que seul connaît 12
L’œil qui sait les anneaux mystérieux des chaînes. 12
En vain vous paraissiez m’entendre. Vous mentez, 12
O nuit que rien n’émeut, abri morne des chênes, 12
Lune aux rayons muets froidement argentés ! 12
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