Métrique en Ligne
MOR_5/MOR167
Jean MORÉAS
LES STANCES
1899
LE TROISIÈME LIVRE DES STANCES
XIV
Sur la plaine sans fin, dans la brise et le vent, 12
Se dresse l’arbre solitaire, 8
Pensif, et chaque jour son feuillage mouvant 12
Jette son ombre sur la terre. 8
5 Les oiseaux dans leur vol viennent poser sur lui : 12
Sont-ils corbeaux, ramiers timides ? 8
L’affreux lichen le ronge ; il est le sûr appui 12
Du faible lierre aux nœuds perfides. 8
Plus d’une fois la foudre et l’autan furieux 12
10 Ont fracassé sa haute cime ; 8
Même il reçoit les coups de l’homme industrieux 12
Sans s’étonner, triste et sublime. 8
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