Métrique en Ligne
MON_1/MON145
Robert de Montesquiou
LES HORTENSIAS BLEUS
1896
IV
CHAMBRE OBSCURE
ECCE HOMO
CXLIV
Fermez cette cage ; leur chambre, 8
Rien que les jours soient étouffants ; 8
Car, au dehors, une odeur d'ambre 8
Grise ces oiseaux, les enfants. 8
5 Comme dans les contes de fées, 8
Ivres d'arômes et de sons, 8
Ils suivent d'étranges bouffées 8
Qui font oublier les maisons. 8
A chaque détour de la route, 8
10 Ils veulent voir l'autre détour ; 8
C'est derrière lui que, sans doute, 8
Dort la mystérieuse tour 8
Qui cache on ne sait quels mensonges. 8
— Éblouis, éperdus, ravis, 8
15 Ils tendent, comme dans les songes, 8
Vers le mythe de ce parvis. 8
Et les détours se multiplient, 8
Et les murs n'apparaissent pas ; 8
Et les mousses souples oublient 8
20 Les faibles empreintes des pas. 8
Sous des conseils malins, qui leurrent, 8
Ivres d'arômes et de sons, 8
Ils marchent… et les mères pleurent 8
Dans le silence des maisons. 8
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