Métrique en Ligne
MLV_1/MLV7
Charles MILLEVOYE
POÉSIES
1801-1814
ÉLÉGIES
LIVRE PREMIER
LA PROMESSE
Il est donc vrai ! tu veux qu'en mon lointain voyage 12
Sous le ciel d'Orient j'emporte ton image ; 12
Et d'un espoir douteux abusant mon amour, 12
Ta bouche me promet les baisers du retour. 12
5 Du retour !… Tu l'as vu, cet éclatant navire ! 12
Et sa poupe et ses mâts de fleurs étaient ornés ; 12
En ses pavillons d'or il tenait enchaînés 12
Et la fortune et le zéphyre. 8
Avant peu, disait-on, il reverra le port. 12
10 Eh bien ! les jours ont fui. L'inquiète espérance 12
A l'horizon des mers cherche en vain sa présence 12
Il ne reviendra plus. Si tel était mon sort ! 12
Hélas ! du voyageur la vie est incertaine ! 12
S'il échappe aux brigands de la forêt lointaine, 12
15 Le désert l'engloutit dans les sables profonds, 12
Ou sur d'âpres chemins les coursiers vagabonds 12
Dispersent de son char la roue étincelante, 12
Et brisent sa tète sanglante 8
Au penchant rapide des monts. 8
20 Et je pars ! Ah ! détourne un funeste présage, 12
Et pour moi désormais les cieux s'embelliront ; 12
Et dans mon fortuné voyage 8
Je verrai, pure et sans nuage, 8
L'étoile du bonheur rayonner sur mon front 12
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