Métrique en Ligne
MLV_1/MLV65
Charles MILLEVOYE
POÉSIES
1801-1814
POÉSIES LÉGÈRES
L'AMOUR VRAI
« De ma Céline, amant modeste, 8
Si je n'ai reçu qu'un aveu, 8
Il vaut à lui seul tout le reste : 8
Amour sincère exige peu. 8
5 J'ai captivé plus d'une belle ; 8
Mais mon cœur, ah ! croyez-moi bien, 8
Les donnerait toutes pour celle 8
Qui ne m'a jamais donné rien. 8
» Quoique Céline soit charmante, 8
10 Je ne suis heureux qu'à demi ; 8
Quoiqu'elle ait le cœur d'une amante, 8
Je n'ai que les droits d'un ami ; 8
Mais en vain son âme rebelle 8
Refuse un plus tendre lien : 8
15 Je donnerais mes jours pour celle 8
Qui ne m'a jamais donné rien. » 8
C'est ainsi que sous la ramée 8
Chantait un soir le troubadour ; 8
Non loin de là sa bien-aimée 8
20 Entendit ses accents d'amour. 8
Or, il obtint de cette belle 8
Un prix qu'il méritait si bien : 8
Il eut un doux baiser de celle 8
Dont il n'avait eu jamais rien. 8
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