Métrique en Ligne
MLV_1/MLV62
Charles MILLEVOYE
POÉSIES
1801-1814
POÉSIES LÉGÈRES
LA FAUVETTE
Dans les bois l'amoureux Myrtil 8
Avait pris fauvette légère : 8
« Aimable oiseau, lui disait-il, 8
Je te destine à ma bergère. 8
5 Pour prix du don que j'aurai fait, 8
Que de baisers !… si ma Lucette 8
M'en donne deux pour un bouquet, 8
J'en aurai dix pour la fauvette. » 8
La fauvette dans le vallon 8
10 A laissé son ami fidèle, 8
Et fait tant que de sa prison 8
Elle s'échappe à tire-d'aile. 8
« Ah ! dit le berger désolé, 8
Adieu les baisers Je Lucette ! 8
15 Tout mon bonheur s'est envolé 8
Sur les ailes de la fauvette. » 8
Myrtil retourne au bois voisin, 8
Pleurant la perte qu'il a faite ; 8
Soit par hasard, soit à dessein, 8
20 Dans le bois se trouvait Lurette : 8
Sensible à ce gage de foi, 8
Elle sortit de sa retraite 8
En lui disant : « Console-toi, 8
Tu n'as perdu que la fauvette. » 8
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