Métrique en Ligne
MIC_1/MIC7
Louise MICHEL
ŒUVRES POSTHUMES
1900-1910
AVANT LA COMMUNE
PARIS
Toute l’ombre a versé ses ténébreuses urnes ; 12
Toute la sombre nuit, ses spectres taciturnes ; 12
L’eau dort sinistre et glauque, et dans son lit profond, 12
Gouffre toujours ouvert, dans l’horrible silence, 12
5 On entend tout à coup vers le mystère immense 12
Quelque chose tomber d’un pont. 8
On dirait qu’à la fois les pâles réverbères, 12
Tous les souffles glacés de toutes les misères, 12
Les fantômes vivants et les froids trépassés, 12
10 Les bandits embusqués sous les portes dans l’ombre 12
S’en vont au même point, vers la morgue, où sans nombre, 12
En entrant, ils sont effacés. 8
Procession hideuse ! où les hommes, les femmes, 12
Les enfants effarés, les uns, corps, d’autres, âmes, 12
15 En vain s’y refusant, s’en vont, s’en vont sans fin ! 12
Tous y sont ! par les spectres ou bien par la pensée, 13
Oui, tous ont là leur place et la route est tracée 12
Large et lugubre le matin. 8
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