Métrique en Ligne
MIC_1/MIC15
Louise MICHEL
ŒUVRES POSTHUMES
1900-1910
AVANT LA COMMUNE
ROUGET DE LISLE
Passons, passons les mers, passons les noirs vallons, 12
Passons ! que les blés mûrs tombent dans les sillons ! 12
Dans le Champ de Mars solitaire, 8
La grande foule arrive à flots ; 8
5 L’image d’un homme de guerre 8
Se dresse à l’ombre des drapeaux. 8
Comme le vent frémit dans l’arbre, 8
Un souffle passe sur les fronts, 8
Dans l’air, sur la cime des monts, 8
10 C’est la voix du soldat de marbre. 8
Passons, passons les mers, passons les noirs vallons, 12
Passons ! que les blés mûrs tombent dans les sillons ! 12
Cette voix, c’est la Marseillaise, 8
Bouche d’airain, souffle de feu : 8
15 La Révolution française 8
Qui frémit et gronde en tout lieu. 8
Ce soldat, c’est Rouget de Lisle ! 8
Il n’eut jamais de monument 8
Pour que son ombre allât, errant 8
20 Dans l’air et sur le flot mobile. 8
Passons, passons les mers, passons les noirs vallons, 12
Passons ! que les blés mûrs tombent dans les sillons ! 12
L’heure du triomphe est venue, 8
Il faut que, fantôme ou vivant, 8
25 Il apparaisse sous la nue, 8
Disant : « Peuple, sois fort et grand ! 8
Plus de larmes, le monde est libre, 8
L’esclavage s’est effacé. 8
Car la Marseillaise a passé 8
30 De l’Orénoque jusqu’au Tibre. » 8
Passons, passons les mers, passons les noirs vallons, 12
Passons ! que les blés mûrs tombent dans les sillons ! 12
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