Métrique en Ligne
MER_1/MER4
Stuart MERRILL
Petits Poèmes d'Automne
1895
AMOUR D'AUTOMNE
IV
Je crois, folle, que tout l'automne 8
Dort en tes yeux, et ta voix, 7
Las ! se lamente monotone 8
Comme le vent lent dans les bois. 8
5 Tes cheveux sont couleur des feuilles 8
Qui vont mourir, et tes mains 7
Semblent flétrir, que tu le veuilles 8
Ou non, les fleurs des lendemains. 8
Aussi t’aimais-je pour le rêve 8
10 Lamentable de tes yeux 7
Et ta voix qui fut la voix d’Ève 8
Pleurant les aubes d’anciens cieux ; 8
Et surtout pour ta chevelure 8
Qui fut mou léger linceul, 7
15 Et tes mains à douce brûlure 8
Lors des baisers de seule à seul. 8
Mais tu ne sus charmer mon âme, 8
Dont le Sauveur ait merci ! 7
Car elle est de souffle et de flamme 8
20 Et pure de l’impur souci. 8
Me voici, féal à mon glaive, 8
De nouveau sous le soleil, 7
Et ces nuits d’amour sont le rêve, 8
N’est-ce pas ? d’un mauvais sommeil. 8
25 Je vais vers des pays où tonne 8
Le combat des demi-dieux… 7
Ah ! folle, folle, tout l’automne 8
Ne dormait-il pas en tes yeux ? 8
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