Métrique en Ligne
MER_1/MER31
Stuart MERRILL
Petits Poèmes d'Automne
1895
ÂME D’AUTOMNE
XI
Mon âme tant mal de s’endort, 8
Sœur, au son de ta chanson nocturne : 9
Un lys noir a fleuri dans l’urne, 8
Le roi de ce pays est mort. 8
5 De lointains luths scandent tes paroles 9
Que je ne comprends plus, ô ma sœur. 9
Semez, mes mains, avec douceur 8
Des étoiles et des corolles. 8
Oh ! du silence pour écouter 9
10 Ce que soufflent les anges funèbres : 9
Drapeaux du roi dans les ténèbres, 8
L’heure des fous vient de tinter. 8
Des vols d’aigles tonnent sur ma tète 9
Dont s’ensanglantèrent les regards : 9
15 O mort, ouvre tes yeux hagards, 8
Dans la tempête, à la conquête. 8
Mes rêves noirs ont pris leur essor 9
Vers une ville à la tour penchée : 9
Voici passer la chevauchée 8
20 Des princes sous la lune d’or. 8
Oh ! des baisers, ma sœur, sur mes lèvres, 9
Et tes mains sur mes yeux, ou je meurs : 9
Tôt hurleront toutes les peurs 8
Dans le rouge palais des fièvres. 8
25 Plus de lune ! mon âme s’endort, 9
Tant folle, à cette heure taciturne : 9
Un lys noir a fleuri dans l'urne, 8
Le roi de ce pays est mort. 8
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