Métrique en Ligne
MER_1/MER29
Stuart MERRILL
Petits Poèmes d'Automne
1895
ÂME D’AUTOMNE
IX
La porte de la triste maison 9
Où s’abrita le rêve des ans 9
S’est close aux neiges de la saison 9
Dont frissonnent les nouveaux enfants. 9
5 La route ne connaît plus les rois 9
Qui passaient dans des bruits de tambours, 9
Ni les prêtres droits sous leurs orfrois, 9
Ni les bouffons et les troubadours. 9
Vainement les pauvres impotents, 9
10 Leurs pieds sur le seuil, chantent en chœur 9
D’importunes chansons du vieux temps 9
Sous le houx qui saigne comme un cœur. 9
Celle et celui qui leur donnaient l’or 9
Sont morts d’avoir eu peur de l’hiver 9
15 Dans la maison où l’horloge encor 9
Marque, sans le savoir, l'heure d’hier. 9
Le jardin se perd vers les confins 9
De la forêt interdite au jour 9
Qui hérisse en menace ses pins 9
20 Autour des trois croix du carrefour. 9
Et contre le crépuscule roux 9
L’on voit fuir sous les corbeaux du sort, 9
Comme une horde noire de loups, 9
Les vengeurs qui hurlent à la mort. 9
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