Métrique en Ligne
MER_1/MER28
Stuart MERRILL
Petits Poèmes d'Automne
1895
ÂME D’AUTOMNE
VIII
Roses trop rouges de mon désir, 9
Je vous effeuille au bord de cette onde 9
Où venait se mirer le Plaisir 9
Sous son masque usé comme le monde. 9
5 Du bleu des monts où naît le matin 9
Cent bateaux dont la poupe se bombe 9
Se laissent voguer, lourds de butin, 9
Vers la mer où le soleil succombe. 9
Mon âme amante des nénufars 9
10 Voit passer devant elle la flotte 9
Brave de clairons et d’étendards 9
Sans ouïr l’appel du roi-pilote. 9
C’est demain le réveil en la mer 9
Pour ceux-là qui descendent le fleuve. 9
15 — Écoute les cloches de l’hiver, 9
Qui sonnent pour les autres l'épreuve. 9
Et prie à genoux parmi les fleurs 9
Roses trop rouges que tu tortures, 9
Nénufars où pleurent tes douleurs. 9
20 Pour tous les fous de ces aventures. 9
La nuit douce à tes souvenirs las 9
Pose ses pas d’oubli sur la grève. 9
Dors au pays des fleurs et des glas 9
Et rêve que la vie est un rêve. 9
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