Métrique en Ligne
MER_1/MER27
Stuart MERRILL
Petits Poèmes d'Automne
1895
ÂME D’AUTOMNE
VII
Je suis mort au bord de la grève 8
D’un pays dont je fus roi 7
Las moi ! qu’ai-je trompé le rêve 8
Des blancs guerriers le la foi ? 7
5 Leurs trompettes d’or dans l’automne 8
Tonnent, et leurs cris de deuil 7
Vibrent dans le vent monotone 8
Qui souffle sur mon cercueil. 7
Dans ma main se rouille l’épée 8
10 Qui flamba sur maints combats 7
Quand les chantres de l’épopée 8
Suivaient l’éclair de mes pas. 7
Tout est fini. La Renommée 8
Ne sacrera plus ce front 7
15 Des fraîches palmes d’Idumée 8
Qui sauvent de tout affront. 7
Et les vierges qui par les routes 8
Semaient sous mon char des lys, 7
Je crois qu’elles vont s’enfuir toutes, 8
20 Riant des jours de jadis. 7
Pourquoi pleurer les infidèles 8
En mon éternel sommeil ? 7
Je sais que quand les hirondelles 8
Voleront vers le soleil, 7
25 Ta viendras, ô Reine du rêve, 8
De l’hiver des mers du Nord, 7
Ravir mon âme vers la grève 8
Où tout souvenir s'endort. 7
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