Métrique en Ligne
MER_1/MER26
Stuart MERRILL
Petits Poèmes d'Automne
1895
ÂME D’AUTOMNE
VI
Je suis ce roi des anciens temps 8
Dont la cité dort sous la mer 8
Aux chocs sourds des cloches de fer 8
Qui sonnèrent trop de printemps. 8
5 Je crois savoir des noms de reines 8
Défuntes depuis tant d’années, 8
O mon âme ! et des fleurs fanées 8
Semblent tomber des nuits sereines. 8
Les vaisseaux lourds de mon trésor 8
10 Ont tous sombré je ne sais où, 8
Et désormais je suis le fou 8
Qui cherche sur les flots son or. 8
Pourquoi vouloir la vieille gloire 8
Sous les noirs étendards des villes 8
15 Où tant de barbares serviles 8
Hurlaient aux astres ma victoire ? 8
Avec la lune sur mes yeux 8
Calmes, et l'épée à la main, 8
J’attends luire le lendemain 8
20 Qui tracera mon signe aux cieux. 8
Pourtant l’espoir de la conquête 8
Me gonfle le cœur de ses rages : 8
Ai-je entendu, vainqueur des âges, 8
Des trompettes dans la tempête ? 8
25 Ou sont-ce les cloches de fer 8
Qui sonnèrent trop de printemps ? 8
Je suis ce roi des anciens temps 8
Dont la cité dort sous la mer. 8
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